Hausse des loyers, pénurie de constructions, attentes interminables pour un logement social : la crise du logement en Île-de-France atteint un niveau critique. Dans une tribune collective, les élu·es du Groupe Front de Gauche de la Métropole du Grand Paris alertent sur la gravité de la situation et appellent à faire évoluer profondément le futur Plan Métropolitain de l’Habitat et de l’Hébergement (PMHH) pour répondre réellement aux besoins.
Avec 500 000 foyers demandeurs d’un logement social dans la région et une attribution effective pour seulement un·e sur douze, les conséquences sont dramatiques : sur-occupation, habitat insalubre, passoires thermiques, précarité énergétique. Les signataires dénoncent un système à bout de souffle, fruit d’un désengagement de l’État, d’une majorité régionale hostile au logement social, et de communes qui refusent toujours d’appliquer la loi SRU.
Le projet actuel de PMHH est jugé insuffisant, incapable de rattraper les retards ni de planifier une réponse à la hauteur de la crise. Les élu·es réclament un document contraignant, définissant ville par ville les objectifs de construction nécessaires, intégrant les déficits de logements sociaux existants, et posant un objectif de création de 13 places d’hébergement d’urgence pour 1000 habitant·es.
Face à l’ampleur des besoins, les signataires rappellent que l’État ne peut rester spectateur. Il est appelé à reprendre pleinement ses responsabilités : en rétablissant un haut niveau d’aide à la pierre, en soutenant les communes bâtisseuses et en imposant des mesures contraignantes aux municipalités qui refusent de contribuer à l’effort collectif. Les élu·es alertent sur le risque d’un démantèlement progressif des compétences locales, au profit d’une recentralisation sans garanties de constructions nouvelles.
Parmi les mesures défendues :
• Fixer un quota minimum de 30 % de logements sociaux dans les nouvelles constructions ;
• Augmenter les aides à la pierre pour les bailleurs sociaux ;
• Supprimer la Réduction de loyer de solidarité (RLS) ;
• Encadrer le prix du foncier ;
• Renforcer les soutiens aux communes engagées et contraindre celles qui ne respectent pas la loi.
Les élu·es mettent en garde : un PMHH a minima ouvrirait la voie à un transfert de compétences vers la Métropole, affaiblissant les communes qui agissent et ne garantissant pas la construction là où elle est refusée. Ils appellent à un sursaut politique pour faire du logement un droit réel et effectif pour toutes et tous en Île-de-France.
Parmi les premier·es signataires :
• Raphaël Adam, maire de Nanterre
• Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux
• Stéphanie Daumin, maire de Chevilly-Larue
• Philippe Rio, maire de Grigny
• Olivier Sarrabeyrouse, maire de Noisy-le-Sec
• Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers
• Michel Leprêtre, président de Grand Orly Seine Bièvre, Conseiller métropolitain Vitry-sur-Seine
• Gilles Poux, Maire de la Courneuve
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