La campagne nationale de recensement de l’Insee est lancée. Ses données donneront une photographie de la population, nécessaire au développement des politiques publiques. Quelle politique publique nécessite de connaître l’origine des parents ? La question a été sournoisement introduite sous forme facultative. Alors que l’extrême droite véhicule la haine, la division et la peur, cette question est une indignité. Nous appelons donc chaque citoyen à ne pas y répondre.
L’enregistrement de ces informations acte une inégalité de traitement. Le recensement n’est pas une statistique comme les autres ; elle créée des catégories et des normes durables. L’assignation à perpétuité d’une identité « étrangère » est au cœur de la vision de l’extrême droite du Rassemblement National et du Ministère de l’Intérieur. Rappelons que cette question est contraire au principe d’égalité inscrit dans l’article 1 de la Constitution Française ; « l’Etat doit l’égalité à tous ses citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
Les statistiques ethniques sont par principe interdites en France. La loi de 1978 dispose qu’« il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci ». La collecte de ces données sur l’immigration créée un précédent politique, ces informations seraient facilement accessibles et utilisables par des Gouvernements de plus en plus autoritaires.
Les fichiers administratifs ne doivent contenir que les informations indispensables à la gestion des services et des politiques publiques.
Cette question conduira à une rupture majeure dans l’étude de l’immigration étrangère, mais comprendra désormais les effets de la mobilité internationale. Toute personne née à l’étranger sera un immigré, y compris les Français nés à l’étranger et les enfants nés en France de parents nés français à l’étranger.
Pour toutes ces raisons, nous appelons à ne pas répondre à la question facultative numéro 7 du recensement de 2025, « Quel est le lieu de naissance de vos parents ? », et nous appelons à signer l’appel national des élus et des organisations syndicales.