Vendredi 30 mai au soir, une violente agression a choqué la ville d’Alès : une douzaine de militants néo-nazis du groupuscule montpelliérain « Le Block » a attaqué le Prolé, haut lieu culturel et militant local, en pleine fête populaire. Gaz lacrymogènes, coups portés, une vingtaine de blessés, dont un cheminot hospitalisé en urgence : c’est un véritable raid d’extrême droite qui a été perpétré contre les communistes et leurs ami·e·s réunis dans ce lieu emblématique.
Face à cette agression organisée et politique, Giovanni Di Francesco, secrétaire de la section locale du PCF, appelle à un large rassemblement républicain lundi 2 juin à 18h devant la sous-préfecture, pour faire barrage à une montée fasciste de plus en plus décomplexée. Dans La Marseillaise, il alerte sur la banalisation médiatique et la complaisance des pouvoirs publics qui laissent ces groupes violents agir en toute impunité.
Des plaintes sont en cours, une saisine du procureur est annoncée, et la demande est claire : que ces militants soient jugés et que leur organisation soit dissoute. Malgré la gravité des faits, le Prolé restera debout : « La féria aura bien lieu ce samedi soir, en toute sécurité et fraternité », assurent les militants, déjà mobilisés pour que ce lieu de lutte et de culture ne cède pas au climat de peur.
Paris, Pau, Nancy, Albi et désormais Alès… Partout sur le territoire, les agressions violents de nervis d’extrême droite contre des militants et des lieux identifiés à gauche se multiplient depuis quelques mois. Elles s’inscrivent dans une tendance lourde : le chercheur Nicolas Lebourg a recensé dans la presse 300 actions violentes de l’extrême droite depuis 2017, signes d’un retour inquiétant de la violence politique organisée de la part de cette mouvance, loin de la dé diabolisation affichée.