Le 20 janvier 2025, plusieurs collectivités et institutions françaises participeront à un mouvement mondial pour quitter le réseau social X (anciennement Twitter). Cette action collective, nommée HelloQuitteX, vise à dénoncer les dérives de la plateforme sous la direction d’Elon Musk, particulièrement en lien avec l’élection de Donald Trump.
Quelles collectivités et institutions sont concernées ?
Parmi les principales collectivités et institutions qui quitteront — ou ont déjà quitté X – on trouve : les villes de Paris, Saint-Brieuc, Noisy-le-Sec, Saint-Étienne-du-Rouvray, Vitry-sur-Seine le Département de Loire-Atlantique, L’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), le Mémorial de Caen, la Région Bretagne, le club de football du Red Star…
D’après Ouest-France, de nombreuses universités ont fait le même choix, dont Rennes 2 (dès 2023), Nantes, Paris Saclay, Strasbourg, Aix-Marseille, Lyon-3, Bordeaux-Montaigne, Toulouse-II Jean-Jaurès, Paris-Est Créteil, l’EHESS… Ou encore l’école Polytechnique. Des médias ont engagé le mouvement : Ouest-France, Médiapart, Sud-Ouest, Le Courrier Picard… Côté société civile, plus 80 associations, dont La Ligue des droits de l’Homme, France Terre d’asile et Emmaüs France, ont annoncé leur départ. Dans le même esprit des fédérations du Parti communiste ont décidé de fermer leur compte.
Pourquoi quitter X ?
Les départs sont motivés par des préoccupations croissantes concernant la désinformation, le harcèlement en ligne et la déshumanisation des débats sur la plateforme.
- Prolifération de contenus haineux : Les organisations soulignent que l’absence de modération adéquate favorise la diffusion de discours haineux et de théories complotistes.
- Manipulation de l’opinion publique : Elon Musk est accusé d’utiliser la plateforme pour influencer les élections et propager des idées antidémocratiques.
- Dérives algorithmiques : Les algorithmes de X sont critiqués pour leur rôle dans la désinformation et la polarisation des débats publics.
Pourquoi rester ?
Malgré ces critiques, certains soutiennent que X peut encore avoir des avantages :
- Accès à un large public : X reste une plateforme avec une vaste audience, permettant aux utilisateurs d’atteindre un grand nombre de personnes rapidement.
- Opportunités de dialogue : Certains estiment que quitter X pourrait limiter les opportunités d’engagement direct avec des communautés diverses.
- Le débat d’idées : « Sur le terrain des opinions, ça reste un espace où, si on veut faire passer un certain nombre d’idées ou de contradictions, ça me semble quand même plutôt utile d’y rester, affirme Olivier Dupéron, maître de conférences à l’Université de Reims, professeur en droit public sur France 3. Faut-il laisser le champ libre à un seul discours ou au contraire, se dire que si on veut participer au débat public, il faut le faire là où il y a du monde en dépit de la violence : c’est un vrai sujet. »
Quelles sont les alternatives à X ?
Les alternatives recommandées sont Mastodon et Bluesky. Ces plateformes sont perçues comme plus respectueuses des valeurs démocratiques et offrent des espaces où les utilisateurs peuvent interagir sans les dérives observées sur X. Toutefois, malgré une ascension fulgurante en 2024, Bluesky totalise plus de 20 millions d’inscrits dans le monde… Quand X compte 17,4 millions d’utilisateurs réguliers rien qu’en France ! À voir si le mouvement du 20 janvier bouleversera les pratiques.