Proposée par le gouvernement, durcie par la droite au Sénat et votée par le RN à l’Assemblée… La loi immigration cristallise à juste titre les oppositions. « Cette loi bafoue des principes issus de la Révolution française avec la remise en cause du droit du sol », écrivent les 300 signataires d’une tribune publiée dans Libération, dont les maires de Nantes Johanna Rolland (PS), Lyon Gregory Doucet (Les Ecologistes), Lille Martine Aubry (PS), Grenoble Eric Piolle (Les Ecologistes) ou Montreuil Patriec Bessac (PCF).
Des conséquences graves
La loi adoptée par le Parlement en décembre « criminalise les personnes sans papiers en rétablissant le délit de séjour irrégulier, mais en plus, elle restreint l’accès aux prestations sociales et au logement, pour les étrangers qui séjournent de manière régulière en France », ajoutent-ils. La mise en œuvre de la réforme conduirait « à appauvrir durablement des dizaines de milliers de familles et d’enfants » et aurait des « conséquences très graves pour nos villes, nos métropoles, nos départements et nos régions ».
Contre la préférence nationale
Dans une précédente tribune, publiée dans Mediapart et L ‘Humanité, quelque 200 personnalités – acteurs, écrivains, journalistes ou encore responsables politiques et représentants syndicaux ont appelé à manifester le 21 janvier contre la promulgation de cette loi immigration. Parmi les signataires, l’ancien ministre de droite et ancien Défenseur des droits, Jacques Toubon. Il s’alarme : « Sous une apparence banale, ce texte me paraît, pour l’une des premières fois, mettre en cause des principes importants, des libertés et des droits sociaux dont tout le monde doit pouvoir jouir sur notre territoire, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Savoir si nous allons installer un système de préférence nationale me paraît valoir une prise de position ».